REMORDS

 

Le remord, un mot barbare.

Pour expier,

Les actes qui nous dévore.

Une litanie qui se répète encore et encore.

Un méaculpa pour les regrets

Qui n’en finissent pas de vivre le présent.

La lie de l’âme qui à honte.

Un cadeau de souffrance,

Un mal être,

C’est aussi une justice pour les erreurs

Qu’on ne doit plus commettre.

Un rachat de l’intégrité qui est en nous.

 

J’ai la chance de pouvoir écrire,

De m’épancher sur mes souvenirs.

Ces pensées qui me rongent

Qui me suivent dans mes songes.

Un trop plein d’idées noires

Guidées par tellement de désespoir.

De pleurs d’enfants aux creux du lit de mes nuits

Où, l’horloge du temps décompte minuit.

Les appels au secours de mon cœur silencieux,

Une barrière invisible pour le mot bonheur.

Leurs petites mains qui me cherche

A tâtons… dans ma vie qui se fâche…

Dans les ténèbres de mes cauchemars.

 

Pourtant c’est mon histoire,

Des tonnes de remords…

La fièvre de la haine qui me dévore…

Le destin bouleversé de mes enfants,

Leur enfance gâchée

Par ma peur, ma lâcheté…

Devant l’horreur des coups qui pleuvaient

Des humiliations qui fusaient.

Comment vivre dans ce gâchis,

Quand la vie pue la « mort ».

  

« La tragédie des femmes battues ».

Seules, fragiles,

Face à leur bourreau, subissant

Les sévices conjugaux,

Les viols répétés sous le couvert d’un nom d’époux.

Dans ces temps incertains, aucune loi en France,

N’était faite pour nous protéger.

 

J’ai fui l’enfer,

J’ai emporté le sourire de mes enfants,

Les laissant à des adultes aigris

Haineux jusqu’à la nausée.

Leurs pleurs innocents

D’enfance brisée…

Atteigne toujours mon âme.

 

L’absence est le plus grand des maux

Pour les petits êtres ignorants…

Alors on les berce au son de la calomnie

Fredonnant des mots de haine.

Espérant qu’ils oublient,

Ce visage, ce sourire,

La voix, qui savait si bien les consoler.

Ce cœur qui les aime toujours autant.

 

Léna, février 1990