POURQUOI ?

 

« Maman » c’est juste un mot,

Qui ne signifiait, « Rien » pour toi.

Tu ne m’as jamais aimée,

Ni seulement, embrassée.

Pourtant, Aujourd’hui, je pleure

Sur toutes ces années et ces heures.

Ma vie anéantie,

Par ce trop plein de manque d’amour.

Ton incompréhension,

Pour cette petite fille,

Qui ne voulait qu’un sourire

Dans un regard.

Mon enfance martyrisée,

Mon corps brisé.

Jamais un geste de tendresse,

Même pas de la maladresse.

Ton immense égoïsme,

Le vide de tes yeux.

 

Comme souvenirs,

Mes larmes et ta haine.

Les injures, les gifles, les punitions,

Les privations, les coups de martinet.

Mes seuls cadeaux, pour être née.

Mais le pire, tu n’as pas su nous protéger,

Contre les assauts

Incestueux de notre père,

Ces actes qui on violé,

L’âge de jouer à la poupée.

Tu as cassé mes rêves,

Avant qu’ils naissent.

 

Depuis, mon adolescence, quinze ans exactement.

Je suis partie, chercher, pour un moment,

Le besoin d’un autre ailleurs.

Pour ne plus entendre,

Les battements de mon cœur,

Qui ébranlaient le fondement de mon âme.

Je ne supportais plus,

Cette Vie de Haïr.

Oh ! Juste mourir,

M’endormir.

  

Ne plus vivre ses jours,

Où, j’inscrivais dans ma chair,

Dans mon sang,

Les cris de silence de ma honte,

Ma douleur,

Quand j’avais trop Mal de ta Haine.

On a fui, loin de Toi,

En  croyant qu’enfin,

On avait le droit d’amour.

Après toutes ces blessures,

Je me suis écroulée dans un Enfer,

Qui ressemblait à un semblant de vie.

J’ai entraîné mes enfants,

Dans des galères qui sombraient, déjà

Dans un trop plein d’amour,

Que je n’ai pas su leur offrir.

La Vie s’est refermée sur moi,

Impitoyable, dans le vide

De leurs absences.

Des larmes de mon chagrin,

Sans leurs sourires,

Auprès de moi.

Tout au long de ma vie,

J’ai eu un manque terrible.

« Ton Amour, Maman »

J’ai oublié les coups.

Mais le pardon ! « Jamais »,

Car ma question, ne trouve pas de réponse.

Pourquoi ?

  

Léna, mai  1999