PARTIR

 

Je voudrais m’enfuir !

Claquer la porte aux souvenirs.

Oh ! Oui partir !

Aller voir de l’autre côté !

Tirer un trait sur le passé.

Oublier,

Mais comment oublier ?

Cet ange que j’ai laissé derrière moi.

L’enfant déjà martyre par « l’ignorance »

Le reproche muet de ses yeux si clairs.

Son sourire qui me donne envie

De me maudire ou de mourir.

 

Les larmes du silence

Coulent sur mon cœur

Qui pleure son absence.

Ma vie est un bateau

Qui flotte sur l’océan,

Au milieu du néant.

Dans la tempête déchaînée

De ma mémoire en furie.

J’ai des mots qui pleurent

Dans l’abîme de mon âme.

Des notes de musique qui s’égrènent

Au fil des jours qui filent trop vite…

Jouant le concerto du requiem de ma vie.

 

Quand je me penche sur ton image,

Des perles de larmes recouvrent ta photo.

Ton regard perdu dans le vide…

Tu sembles chercher au-delà des rêves.

Alors, une vague géante, un sanglot

Venue du  fin fond de mon âme

Submerge mon chagrin.

Ma peine est immense.

Même les mots sont dérisoires

Je suis projetée plus loin dans mon désespoir.

 Sur un atoll de mélancolie

Envahi par les souvenirs pénibles

Où, les oiseaux de mauvaises augure

Se dispute la carcasse de mon âme

Pour savoir lequel d’entre eux

M’arrachera le cœur pour le dévorer

Où le fera brûler dans les flammes de l’enfer.

Ma pauvre vie se consume déjà

Sur un bûcher d’Éternité

Attisé par la haine.

Cette haine qui me ronge,

Les pensées morbides qui m’habitent

Envers tous ceux qui m’on fait souffrir.

Je voudrais les voir à six pieds sous terre

Mangés par les rats et les vers…

Pour pouvoir m’en retourner

Vers mon présent

Et vivre l’avenir sans pleurer.

 

 

Léna, août 1989