MON CORPS SANS AME

 

De mon corps, je n’ai que dégoût

Je suis incertitude et sens interdit.

 

Écœurée à en avoir la nausée

Je ressens, tellement de sous-entendus

Dans une main qui prend la mienne

Geste, pourtant anodin.

 

Le seul sentiment qui me reste

C’est la tendresse,

Vestige de mon cœur en détresse…

Dans un passé pas si lointain…

Ce  «  hier » qui m’a tout pris.

 

Je suis devenue une énigme pour moi-même

Un mystère caché

Un puzzle à reconstruire.

 

Je ne me reconnais que dans ma maison de solitude

Où, les rires se sont éteints

Les voix se sont tuent

Pour laisser la parole au silence…

 

Dans « l’indifférence de ma vie »

Dans  « la froideurs de mes nuits »

Dans « l’inutilité de mes jours »

.

En apprenant à vivre avec l’absence

J’ai conquis cette vieille dame  « La Solitude ».

Jour après jour, je me suis reconstruite

Dans le secret de ma mémoire.

J’ai laissé la plume de mon cœur

S’épancher sur les pages d’un cahier

Avec mes mots muets

Pas encore écrits.

Mais déjà, au titre « d’avenir ».

 

Mes peurs, mes angoisses, mon mal être

Mon âme qui crie, qui demande pitié

Au travers de ma poésie.

Que, l’ange assis, au bord de mon cœur

Me murmure au creux de l’oreille.

J’ai oubliée mes envies, les joies, le bonheur

Derrière le mur invisible de mes haines.

Je suis bien à l’abri dans ce corps

Qui dort d’un sommeil profond.

 

Dans mon havre de Paix

Sans bruit, sans mensonge.

Je me retire dans ma pénitence,

Tel, un ermite

Sur son rocher existentiel.

 

Au mausolée de mes souvenirs

Seul, l’amour de mes enfants

A le droit de franchir

Le portail du destin.

L’avenir, pour nous, demain.

 

Léna, juin 2001