LE CHOIX

 

D’un amour de papier mâché

Un jour est né une poupée.

La poupée a grandi

Elle est devenue petite fille.

 

Voilà !

J’ai claqué la porte sur le passé.

Tant pis !

Mais, je ne peux pas oublier.

Derrière les menaces

C’est moi qui ai choisi ma vie.

J’ai tiré un trait

Sur mes années blessées.

Je n’ai qu’un regret

Le sourire en larme

D’un petit bout de femme.

Celle que j’ai laissée

Dans les coulisses du passé.

Toi, que l’éternité ne pourrait effacer

De ma mémoire meurtrie.

 

Petite fille, « tu grandis » trop vite

Dans l’écrin de ma vie qui s’enfuit.

Sur l’écran noir de mes nuits

Rien ni personne ne pourra

Oter de mon cœur en pleure

L’icône de ton sourire

Gravé dans mes entrailles.

Je t’en supplie n’écoute pas

Ces oiseaux noirs qui sont auprès de toi.

La haine est le plus grand des mensonges.

Sur cette terre, nul ne peut me juger

Seule ma conscience est en droit de le faire.

 

« Si je dois rendre des comptes un jour,

De ses actes manqués,

C’est aux pieds de l’Être suprême

Que je me livrerai. »

 

Garde au fond de ton petit cœur d’enfant

Un peu de ton amour pour ta maman

Pour que sur le chemin de l’avenir

Nos mains se joignent dans tes éclats de rires.

Nous ne sommes que des pantins

Manipulés par la « main géante » du destin.

La vie n’est « qu’une bête féroce »

Qui se nourrit de nos émotions,

Elle change les règles du jeu

Et on se retrouve lâche et lamentable.

Les remords de ne pas être là

Font couler les larmes de sang

D’un cœur qui se ment.

Le chagrin devient le compagnon vivant

De nos incertitudes

Dans un choix imposé par les menaces.

J’ai très mal de penser à toi,

J’ai peur de ce vide qui te remplace

Petit à petit.

Les traits de ton visage d’enfant

S’estompent tout doucement dans ma mémoire

Mais je ne t’oublie pas.

Je te dessine dans mes rêves,

Et l’enfant fait place à la femme.

La décision ne fut pas facile,

Les actes en furent témoins

Dans ce choix imposé par les menaces.

Je sais qu’un jour de hasard

Nos cœurs se parleront.

Alors, je verrai à nouveau

L’enfant sourire.

 

Léna, octobre 1989