LA
PAIX EN MON CŒUR
Allongée, au milieu d’une
prairie ombragée
Sous
la fraîcheur d’un feuillage
dentelé,
J’écoute le clapotis de l’eau
qui vient mourir
Sous
les vieux pieds du pont.
Les
bras croisés sous la nuque
Le
regard planté dans l’azur
Mes
yeux se noient dans l’océan du
ciel
Sans
nuage, si pur…
Je
dessine avec mon cœur
L’image de ton premier bouquet
de fleurs
Scelle
à nos éclats de rires.
Du
revers de ma main, j’essuie une
perle de rosée du souvenir.
La
chaleur du soleil brûle ma peau
Je te
revois si beau dans la chair de
ma mémoire.
En une
année, « tout s’effondre.
La
mort est entrée sans y être
invité
Elle a
emporté mon aïeule adorée,
Celle
qui fût ma mère, ma sœur, ma
confidente
Celle
pour qui je n’avais aucun
secret.
Elle a
frappée à la porte de nos vies
Et je
voulais qu’elle m’emporte, moi
aussi.
A la
mort de ma mère « la personne
qui m’a mis au monde
Mais
qui ne m’a jamais aimée »
La
révélation de l’épreuve de sang
de mon enfance
A
surgît dans l’ombre de ma
mémoire
M’éclaboussant du mot
« Inceste »
Souillant mon âme d’innocente…
Alors ! J’ai perdu mes repères
Submergées par ses souvenirs de
honte
J’ai
pleuré, j’ai noyé mon âme
Dans
un torrent de colère et
d’amertume.
Enfermée dans mon hiver
Je ne
vivais plus que d’images d’hier.
Mon
présent comme un enfant
malheureux
S’en
ai allé sur la pointe des pieds
Laissant le seuil de ma maison
Livré
à la brûlure de la trahison.
L’usurpation d’identité à une
entité
Déjà
convaincu de sa vérité.
Une
ombre malsaine, une Vénus
dépravée
Une
créature vomis de la bouche de
Lucifer….
Aujourd’hui, j’apprends les
odeurs
La
lavande, le parfum subtil des
fleurs…
Je
respire une envie de vivre
La
mort a quitté le navire.
J’ai
trouvé la paix intérieure
La
sérénité est dans ma demeure.
Cette
nativité me donne la force de
puiser
Au
plus profond de moi, le courage,
la volonté
De
lutter contre le désespoir
Le
suicide et les idées noires
Qui
sont toujours aux aguets
Derrière le rideau lourd de mes
doutes.
M’épiant à chaque pas
Dans
mes nuits de solitude
Où,
dans la moindre incertitude.
Quand
la douleur de mon corps
m’empêche de dormir
J’écoute mon guide intérieur.
Celui
qui sait tout,
Mon
Ange, celui qui dort au fond du
berceau de mon âme.
Dans
l’écriture, il m’aide à sculpter
les mots…
Dans
le dessin ou la peinture, il
guide ma main
Dans
la vie, il éclaire le chemin de
mon destin
De son
flambeau d’espoir.
De ses
ailes, il disperse les nuages
En
essuyant mes larmes.
Quand
je m’endors, il frôle ma joue
d’un souffle d’ange
Et je
sais qu’il veille sur moi.
Il est
la Paix de mon cœur.
Léna, juin 2002
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