LA DECHIRURE

 

Quel plaisir, de se réveiller avec la nature ?

D’entendre, le chuchotement, le murmure

D’un ruisseau qui court tout doucement ?

S’étirer paresseusement tel un chat ?

Sentir la caresse du soleil

A son premier réveil ?

Ce serait si facile de se laisser aller.

Recommencer à chanter

T’oublier, tourner la page sur toutes ces images des jours heureux.

Mais ! Tellement difficile, quand on est si fragile.

Comment tirer un trait sur ces années de bonheur ?

Où, j’entendais battre ton cœur à l’orée du bois du mien.

Maintenant, je me retrouve devant la porte

De « l’invisible » et je voudrais que le « Diable » m’emporte.

J’ai des valises pleines de souffrances.

La malle de l’ignorance…

Les bras chargés de bouquets de sourires

D’enfants sages qui ont sût grandir et s’épanouir

Dans l’ombre de mon absence.

Comment  retrouver l’osmose

Qui unissait mon âme à mon corps.

L’amour à mon cœur.

Ma confiance en moi, me fait défaut.

Je ne suis plus que l’ombre de mon fantôme de chair.

Est-ce que je dois prendre cette main qui se tend ?

Alors que mon avenir est en dehors du temps.

Me confiner dans ma solitude ?

J’y connais mes habitudes…

C’est la seule « chose » qui me donne l’impression « d’exister »

Quand le courage m’abandonne.

Chaque fêlure, chaque blessure

Sont le résultat de ma déchirure.

Je suis écartelée par le poids des années

Mon âme brûle déjà en enfer pour l’éternité.

Je suis consciente de mes faiblesses,

Je connais mes maladresses.

Corriger les erreurs du passé ? Je n’en ai pas la clé.

Eviter celles de demain ?  Si « on me tient » vraiment la main.

Dans une brume de désespoir ! Je cherche « mon guide »

A travers mes larmes, je l’appelle.

Lui seul, saura me bercer dans un nid de tendresse.

Du bout de son aile, délicatement,

Saura effacer les sanglots de mon cœur.

De milliers de roses, il encensera ma tristesse

Il fera renaître le printemps d’espoir sur mes lèvres.

Dans un rire de vie,

Il me soufflera les mots sur mon cahier de poésie

Et la douleur de mes maux étalés sur le papier

Libérera les cris de ma conscience.

 

Léna, janvier 2001