JOURS DE PLUIE

 

Devant le soleil passe l’ombre de la pluie

Tu manques encore plus à ma vie.

Le temps n’est que mélancolie,

Un voile de mépris…

Sur ces années perdues…

Dans la conscience de l’avenir qui se perd

Dans les maux du présent…

J’ai froid dans ma mémoire

Le passé gèle dans mon cœur

Glaçant mon âme qui se meurt…

Derrière le rideau de mes larmes

Qui coulent dans un torrent

D’incompréhension,

De désillusion.

 

Dans les chimères de cette vie d’attente

Qui n’en finit pas.

L’illusion des jours, des nuits qui passent,

Sans savoir pourquoi ?

L’image d’un sourire innocent…

Une prière, pour la retrouver.

« Petite fille, pas encore grandi !

J’ai besoin de la chaleur de tes bras

Autour de mon cou. »

« Petit ange aux ailes brisées !

J’ai besoin

De sentir les battements de ton cœur

Contre le mien. »

« Mon Dieu ! Donne moi la chance

De la serrer encore contre moi ».

 

Une scène de déjà vue,

Cette eau salée qui sillonne mes joues,

En creusant les rides de mon front.

Ce goût amer de larmes de désespoir…

Où, chaque battement de survie

Rythme les heures aux couleurs d’angoisse

De cette vie qui ne fait que passer.

Puis, plus loin je me rappelle…

J’ai déjà été vaincue,

Par cette « chienne »,

Cette vie qui m’a tout pris.

  

Pourtant,

Je suis là à la regarder,

Passive devant ces événements,

Dans l’impossibilité

De ralentir le train du présent,

Incapable de me retourner

Pour faire un signe,

A ces étrangers si présent dans mon cœur.

Des visages tant aimés,

Que mes yeux ont oubliés,

Mais mon cœur et mon âme,

Ont gardé l’empreinte de leurs ombres,

Mes fantômes de chair, adorés,

Viennent hantés le couloir de mes rêves…

L’absence est lourde à portée,

Je traîne mes chaînes de « SI »,

Comme un boulet d’existence.

La pluie, oblige ma vie à prendre conscience…

De ses prisonniers de ma mémoire.

Je n’en finis pas de mourir

Entre les mains de mes enfants.

 

Léna, novembre 1990