ANTIBES
Assise, sur les rochers de
Bacon, à l’abri sous les pins
Dont les branches, semblent
frôler la mer,
Mon regard, balaye l’horizon,
pas si lointain.
Dans la clarté du soleil
L’image d’une carte postale se
dessine.
A l’ombre sculptée des vieux
remparts,
Je vois Antibes dans sa
« splendeur ».
Les pieds dans l’eau, elle me
regarde
Comme une belle dame
d’autrefois.
Tout a coup, elle me fait signe,
elle me séduit.
Je tombe sous son charme.
Et je lui dédie une Ode.
« Puisque tant d’artistes, se
sont reposés dans tes murs »
« En chantant un hymne de
couleur »,
« Sur les toiles, pas oubliées,
du passé ».
« En jetant des mots de
bonheur »
« Sur ta gloire d’hier ».
« Alors ! De la plume de mon
âme »
« Je chante ta beauté ».
« Tu es tellement belle »
renaissante »,
« Chaque aube, dans les rayons
du soleil ».
« Quand je te vois, lointaine et
rayonnante ».
Assise sur mon rocher de Bacon »
« J’ai envie d’écrire pour
toi ».
Mon esprit s’évade, s’envole,
Phénix, au dessus de la vieille
ville.
Je retrouve la sérénité, le
ballet de ses âmes illustres
Qui dansent dans les rues, devant
moi.
Fantômes de chairs, d’hier,
Elles cherchent, le regard d’un
poète,
Qui peut les voir avec son cœur.
J’emprunte, un peu de la magie
de Peynet
En peignant la ville de ses
couleurs
D’amour éternel.
Je laisse à Picasso le puzzle de
mon passé en morceaux
Le soin de le reconstituer, pour
en faire un tableau.
Les joies et les peines se
côtoient en son sein,
Elle a aussi, ses humeurs.
Antibes, se rappelle la folie
des hommes :
La « Vieille Mairie » se lézarde
sous les souvenirs
De ces guerres stupides, qui ne
font que des martyrs
Les sabots des chevaux, les cris
de la foule suppliciée
Qui résonne encore sur les vieux
pavés,
Tachés du sang, des innocents.
Antibes est, joyeuse :
La « Mairie » renaît sous les
couleurs éclatantes
Des peintures de Peynet, dont
les amoureux
Sont les témoins muets des
mariages.
Bénissant les mariés, dans la
« grande salle »
De leurs sourires heureux et
naïfs
Par un diplôme remis aux
heureux élus.
Antibes est, gourmande :
Sur le marché, les odeurs aux
senteurs épicées
Se mélangent au parfum poivré de
la menthe.
Le basilic, n’est pas en reste
Roi, de la table provençale, il
règne sur les étals.
Les aubergines, les tomates, les
courgettes
Disposées en rangs serrés,
Attendent l’heure de la
cueillette par les mains
expertes
De ces dames, qui vous en feront
messieurs
L’honneur d’une bonne
« Ratatouille ».
Antibes s’habille de sa robe de
fête :
Place Nationale, soir de Noël
C’est une merveilleuse vision
habillée de lumière.
Les cabanes de bois se dressent
Vêtues, de guirlandes d’étoiles de
toutes les couleurs.
La joie, se lit dans les yeux
des enfants
Qui viennent voir les jolis
santons
Qui orneront peut-être, leurs
crèches faites en papier mâché.
Antibes est mélancolique :
La place De Gaulle s’ennuie des beaux orangers, aux senteurs
amères
De ses vieux bancs qui lui
parlaient, d’autrefois
De ces gens, qui pour un instant
Venaient s’asseoir sur son dos.
Ils se reposaient en lisant, où en
donnant à manger aux pigeons.
Moment de silence, un ange
passe.
Aujourd’hui, Antibes est en
colère :
Elle a froid, sous les jets
d’eau
Elle est triste, elle se sent
grise.
Dans sa robe de béton
Elle a perdue ses couleurs,
Encore un bout de la ville qui
part dans la fumée du progrès
Sans savoir, qu’un morceau de
son cœur est arraché.
Une partie, que les anciens,
n’oublieront jamais.
Antibes,
Sous ton regard de paix
J’écris les lignes, qui m’ont
conduite, ici.
Mais ! C’est une autre histoire.
Léna, avril 2006
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